Les lambeaux de notre amour mitigé
Accrochés aux poutres de mes souvenirs
Imprimés en moi éternellement.
Ce savant mélange, ce savant désordre
Cette passion étonnée, détonnée
Cet étrange amalgame de souvenirs
Ce synchronisme parfait, cet élan
Ce lien spirituel, primitif, basique
Donnent à ma vie du relief.
Vie sacralisée, saturée, colorée.
Oui, je t’aime. Oh ! Que je t’aime !
Les fibres de mon corps, tendues
Vers un seul être, une seule âme.
Mon grand amour, mon tout amour.
Pourtant, je te confesse :
L’obésité de mon amour pour toi.
Me bloque la respiration. Asphyxie.
Criw, craw, criw, craw !
Gorge raclée, souffle court !
Cet amour cataclysme m’anéantira
Cet amour volcan me consumera.
Si je dois t’aimer, je ne dois exister.
Je ne puis me résoudre à disparaître.
Je t’aimerai de loin, plus fort encore
Sentiments que le souvenir magnifiera
Je souffre d’amour, je meurs d’amour
Mais je revivrai d’amour. À tout jamais.
Le chaos de l'amour.
Nedjmhartine Vincent, « Confession », in © Terre de femmes - 150 ans de poésie féminine en Haïti, Éditions Bruno Doucey, Paris, 2010.